Voici trois ans, Pascal Reverte a été victime d’une agression grossophobe. Un pitoyable « avance gros porc » lancé par quatre types depuis une voiture tandis qu’il gravissait une côte en vélo. Cette insulte gratuite, odieusement banale, a constitué une véritable dévastation intime pour lui ainsi que le début de l’écriture de ce spectacle. Quelle place (sic) les « gros » occupent-ils dans notre société du healthy, du muscle et de la minceur ? Dans un monde professionnel où il s’agit souvent de « dégraisser » les effectifs pour plus d’efficacité, où l’obésité est un marqueur social de pauvreté tout autant qu’une problématique de santé majeure ? Le spectacle croque à pleine dents dans ces enjeux ainsi que dans la mémoire du protagoniste qui tente, dans un chemin de croix aux stations d’une drôlerie dévastatrice, de reconstruire et déconstruire cette passion d’aujourd’hui.